Un employeur sur cinq envisage de licencier dans la région, indique une étude réalisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie. En trois enquêtes successives conduites en mars, avril et mai, la CCI mesure l’ampleur des dégâts économiques causés, sur la durée, par la crise sanitaire : la semaine dernière, alors que s’engageait le processus de déconfinement (sauf pour les bars, restaurants, hôtels et salles de spectacle), la chambre consulaire a interrogé un panel représentatif de 2 942 chefs d’entreprise de la région Hauts-de-France, le même que lors de ces précédents pointages. Un suivi qui permet de cerner l’évolution des inquiétudes et des incertitudes par secteur à l’aune des résultats enregistrés (ou non) durant cette période d’arrêt : au début du mois, plus de la moitié des acteurs interrogés (51%) déploraient une baisse de leur chiffre d’affaires, une part qui progresse de huit points par rapport à avril (44%) et de + 38 depuis mars (14%). Sans surprise, le secteur de restauration et de l’hôtellerie est le plus impacté (64%) devant les services (59%) et le commerce de détail (52%). Géographiquement, les entreprises fragilisées par le contexte actuel semblent être plus nombreuses dans le Hainaut que dans la zone littorale, l’Artois et le territoire de la métropole Lilloise où les perspectives de redémarrage apparaissent plus fortes et rapides. Des licenciements envisagés Plus inquiétant : la date du 11 mai ne s’est pas traduite par une reprise massive du travail. Seuls 40% des entreprises de la Région déclarent avoir recouvré une activité totale (pour 35%, la capacité este encore partielle). Conséquence, ces dirigeants en perte de confiance et sans visibilité fiable à moyen terme se projettent avec peu d’optimisme dans l’avenir : ils estiment en moyenne qu’il leur faudra six mois au moins pour retrouver leur plein potentiel et disposer d’un carnet de commande équivalent à celui d’avant la crise. Ces incertitudes risquent de peser sur le terrain social : 20% des entrepreneurs interrogés par la chambre de Commerce et d’Industrie envisage de licencier du personnel (ils sont un tiers à y penser dans le secteur de la restauration). Petit point positif toutefois, et encourageant : très peu d’entreprises de la région (1%) anticipe une fermeture définitive. Rappelons que l’Etat a annoncé le maintien jusqu’à la fin de l’année 2020 de l’indemnité mensuelle de 1 500 euros issues du Fonds de solidarité pour les indépendants des secteurs les plus sensibles, dont la restauration et l’hôtellerie. Cette enveloppe a même été portée à plus de 2 000 euros pour les entreprises qui se trouvent « au bord de la faillite ».

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Le président du Conseil régional souhaite récupérer la totalité des aides accordées en 2014 au groupe texan, propriétaire de l’usine Tioxide à Calais dont la fermeture prochaine vient d’être confirmée par ses actionnaires. A la Margaret Thatcher, Xavier Bertrand a lancé devant les caméras un très explicite  « I want my money back », référence à la célèbre sortie de l’ancienne première ministre britannique face aux représentants de la Communauté européenne en 1984. Sur la forme davantage que sur le fond, le recours à cette phrase devenue historique est surtout opportun en ce que le président du conseil régional des Hauts de France s’adresse à des anglophones, ceux de la multinationale américaine Huntsman, spécialisée dans la fabrication et la distribution de produits chimiques, et propriétaire de l’usine Tioxide à Calais. Il y a quelques jours, ces lointains actionnaires américains ont confirmé que le site nordiste serait fermé avant la fin de l’année, entraînant la disparition de 108 emplois. Xavier Bertrand, lui, espère les mettre au pied du mur en réclamant le remboursement des 12 millions d’euros que la Région leur avait versé à partir de 2014 pour sauvegarder l’usine calaisienne. Problème, les modalités d’attribution de cette subvention, négociée à l’époque par l’ancienne majorité socialiste, ne comportait aucune contrepartie garantissant le maintien des emplois de Tioxide. Or l’actuel président régional soutient qu’Huntsman « savait déjà qu’il ne continuerait pas l’exploitation » lorsque l’accord a été signé avec les élus. « Dans le droit français, il doit y avoir une exécution des contrats de bonne foi, et là ce n’est pas le cas » argumente l’ancien ministre du Travail dans l’hypothèse (probable) ou le géant américain lui opposerait une fin de non-recevoir. « Si vous ne voulez pas trouver une solution à l’amiable, on ira devant les tribunaux » a-t-il fait savoir aux dirigeants du groupe chimique.

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Dans le cadre d’un récent classement réalisé par le magazine « L’Entreprise », on apprend que Lille est la troisième ville la plus innovante de France. Elle est devancée par Lyon et Toulouse, pourtant, l’an passé, il s’agissait bien de Lille qui était sur la plus haute marche du podium. Cette année, les paramètres de classification ont été légèrement modifiés, toutefois Lille reste une capitale de l’innovation au sein de l’hexagone comme au sein du vieux continent.

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Liquidée il y a six mois, la compagnie de transport maritime transmanche SeaFrance bouge encore : deux de ses trois navires, désormais loués à la coopérative My Ferry Link, assureront, sous pavillon français, et depuis Calais, quatre allers et retours par jours vers Douvres en Grande Bretagne. L’enjeu est de taille et le défi d’importance pour cette compagnie qui opère sur une ligne ultra-concurrentielle.

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