La maire de Lille, rentrée dans le rang après sa défaite aux primaires socialistes en 2011 a signé une tribune incendiaire contre le gouvernement, intitulée « trop c’est trop ! ».
Après une trêve de deux mois, Martine Aubry, redevenue maire de Lille à plein temps après avoir échoué dans la course à la présidentielle de 2012, sort du bois et arrose à l’artillerie lourde le bilan de son rival François Hollande, dans une tribune publiée par Le Monde, cosignée par plusieurs personnalités de la gauche frondeuse, auxquels s’est joint l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit, aujourd’hui leader du groupe de réflexion « Europe et Ecologie ». Les auteurs de cette philippique réagissent notamment au projet de réforme du Code du Travail qui « met à bas toute la construction des relations sociales de notre pays, en renversant la hiérarchie des normes et en privilégiant l’accord dans l’entreprise ». Opération d’autant plus absude à leurs yeux que « le taux de syndicalisation est faible et que le patronat français n’a jamais aimé la négociation ».
Les 18 signataires n’anticipent pas seulement « l’échec du quinquennat de François Hollande » mais redoutent, derrière cette débâcle politique, « un affaiblissement durable de la France, et de toute la gauche ». Ils s’emportent aussi contre le pacte de Responsabilité qui s’est traduit, au seul bénéfice des entreprises, par une dépense publique de « 41 milliards d’euros pour rien », et fustigent, pour finir, « le désolant débat sur la déchéance de la nationalité ».
Face à cette charge sans précédent, dans laquelle la droite veut lire l’éclatement définitif du camp socialiste, le ministre des Finances Michel Sapin a été invité à réagir dans l’émission «Questions d’Info LCP-Le Monde-France Info-AFP» : «Il faut éviter les postures» a-t-il dit, ajoutant : «quand on est dans un camp, c’est la moindre des choses de combattre le camp d’en face et pas le sien».
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