La Redoute suscite l’appétit des repreneurs

Les investisseurs se pressent au chevet du célèbre vépéciste français la Redoute, cédé par Kering au prix d’un plan social qui pourrait coûter quelque 700 postes.

Quatre projets seraient en lice pour la reprise de La Redoute, lâchée par son actionnaire Kéring qui souhaite investir dans le secteur du luxe.

La première à s’élancer dans les starting blocks fut, à la surprise générale, l’actuelle directrice du vépéciste, Nathalie Balla, qui s’est associée avec un cadre de Redcats, maison-mère de La Redoute, pour boucler un dossier de candidature. Un dossier qui ne repose, sur l’heure, sur aucune garantie financière ni annonces concrètes, si ce n’est qu’il ne passera pas outre un plan de licenciements et un projet de restructuration en profondeur de l’entreprise.

Trois autres postulants semblent intéresser Kéring, toujours dirigé, rappelons-le, par François-Henri Pinault (ex-PPR) : un industriel, un fonds d’investissement anglo-saxon et un nouveau venu le 2 décembre portant « une offre de nature entrepreneuriale ».

Le virage raté du commerce en ligne

Avant de céder l’entreprise, Kéring s’est engagé à investir les sommes nécessaires pour moderniser l’outil de travail de la Redoute et couvrir les dettes accumulées sur les dernières années. Mais, en contrepartie, il souhaite mettre en route un plan social qui fait planer la menace sur près de 700 emplois, surtout dans le bassin nordiste. Une opération vertement dénoncée par les syndicats et les salariés qui y voient une manœuvre visant à brader les actifs du groupe pour « mieux s’en débarrasser ».

Figure historique de la VAD depuis 1837, La Redoute, dont le siège se trouve à Roubaix, a essuyé une perte de « quelques dizaines de millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 1,1 milliard ». La cause de cette gabegie ? Un virage raté dans la décennie 2000, celle du e-commerce, un secteur en plein boom qui rogne aujourd’hui les parts de marché de celui qui fut longtemps leader français de la vente par catalogue.

Depuis 2008, l’entreprise, qui paye également un défaut d’investissement dans osn outil logistique devenu vieillissant, enchaîne pertes sur pertes et traîne comme un boulet un chiffre d’affaires en baisse régulière de 10% par an. Il y a six ans, La Redoute employait encore 5 000 salariés. Suite à plusieurs plans de restructuration, son effectif à fondu à 2 500, dont la moitié en poste au siège social de Roubaix.

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