Via l’organisme paritaire Action Logement, qui gère les fonds issus de la Participation des employeurs à l’effort de construction (Peec), l’Etat annonce un plan d’investissement pour aider les ménages les plus modestes, retraités notamment, à remplacer leurs équipements sanitaires.
Comme un symbole, la dernière salle de bain à Lille, ouverte au public, a fermé ses portes fin avril : ce service municipal à destination des personnes les plus précaires, sans domicile fixe ou locataires d’un logement vétuste dépourvu du matériel nécessaire, privé d’eau chaude voire même coupé d’un raccordement au réseau collectif pour des raisons techniques ou financières, souligne la fracture qui existe encore, à l’échelle d’une agglomération, dans l’accès de tous aux commodités les plus élémentaires*.
L’urgence ne se limite pas à la rue, mais concerne aussi l’intérieur des habitats privés où des préoccupations d’ordre sanitaire rejoignent celles qui sont relatives à la sécurité domestique, notamment auprès du public senior et/ou en situation de dépendance, retraité ou non. Chaque année, 400 000 personnes âgées seraient, faute d’équipements adaptés, victimes de chutes dans leur salle de bain (dont 9 600 mortelles). Des enjeux auxquels se propose de répondre le plan d’investissement dévoilé le 30 avril dernier par le ministre en charge de ces dossiers ,Julien Denormandie, et l’organisme paritaire Action Logement, par lequel transitent les cotisations patronales collectées au titre de la Participation des employeurs à l’effort de construction (Peec).
200 000 salles d’eau à rénover
Ce programme global, doté à hauteur de 9 milliards d’euros sur trois ans, va affecter une partie de ses fonds (1 milliard) à des mesures de soutien spécifiques en faveur des ménages modestes (essentiellement des retraités) qui souhaitent, par exemple, remplacer leur baignoire par une douche. Objectif : faire en sorte que 200 000 salles de bain soient rénovées d’ici 2022. Cet accompagnement se traduira par l’octroi d’une aide de 5 000 euros maximum conditionnée par des critères de revenus correspondant à la grille définie par l’Agence nationale de l’habitat (Anah).
Trois types de chantiers sont éligibles au dispositif : l’achat et l’installation d’une douche italienne avec sol antidérapant (en lieu et place d’une baignoire), la fourniture et la pose d’un lavabo destiné aux personnes handicapées, ou d’une cuvette de WC rehaussée munies de barres d’appui.
*La mairie de Lille assure que des solutions alternatives sont mises en place auprès de deux associations, La Deüle aux Bois-Blancs et Magdala à Wazemmes, complétées par la mise à disposition de douches le week-end à la salle de sport du Croquet.