L’élection de Martine Aubry contestée en justice à Lille

Deux des adversaires de la candidate socialiste lors du dernier scrutin municipal ont déposé un recours devant le tribunal administratif. Leur action a peu de chance d’aboutir.


La victoire « à l’arraché » de Martine Aubry lors des dernières élections municipales de Lille a-t-elle été entachée d’irrégularités ? C’est en tout cas ce que prétendent deux des adversaires de la candidate socialistes, battus dans un triangulaire au soir du second tour de scrutin, le 28 juin 2020.
Stéphane Baly (EELV) et Violette Spillebout (LREM) ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Lille pour contester la validité d’un résultat qu’ils estiment faussé.

A partir d’un vérification des registres de vote dans 70 des 130 bureaux ouverts ce jour-là aux électeurs, les deux élus disent avoir identifié une vague de « plus de 350 signatures différentes » entre les deux tours. Un signe qui, selon eux, remet en cause la sincérité du scrutin et suscite des doutes sur l’identité, l’authenticité, la réalité et la sincérité des personnes qui, le 28 juin dernier, se sont déplacés aux urnes.

Jugement dans quinze jours

Violette Spillebout dénonce aussi les « moyens municipaux » utilisés par la maire sortante pour peser sur la campagne électorale, sans souci d’équité et dans une forme de concurrence déloyale envers ses adversaires : est notamment évoqué l’emploi proposé par la Mairie à la boxeuse triple championne du monde des poids plume Licia Boudersa, très influente dans le quartier des Bois-Blancs. La sportive aurait, selon l’avocat d’un plaignant, «accepté d’être relais d’opinion de la liste Aubry en contrepartie d’une embauche».
Ce n’est pas tout : Le dossier pointe un « mail envoyé avant le premier tour, avec une consigne de vote en faveur de Martine Aubry » par la présidente de Association lilloise pour la Participation des Habitants), à l’adresse d’autres structures associative de la ville. Or l’ALPH est largement subventionnée par la municipalité. Les avocats de la liste Violette Spillebout évoquent enfin l’utilisation de l’Hôtel de Ville «comme local de campagne » et «une confusion des comptes twitter de Martine Aubry»,, celui de la maire en fonction « renvoyant vers celui de la candidate».

Cette procédure a-t-elle des chances d’aboutir ? Jeudi le rapporteur public a souligné que les griefs et anomalies soulevés par les candidats au dernier scrutin municipal à l’encontre de la vainqueure « ne donnaient pas lieu d’annuler les élections ». Si le tribunal administratif donnera sa décision dans quinze jours.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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