Elu président de la région Hauts-de-France en décembre dernier, Xavier Bertrand a réussi à gratter auprès de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin, qu’il dirige toujours, une rallonge de 2 400 euros nets.
En politique, tout est affaire d’additions, en termes de suffrages comme d’émoluments. Lors de son élection en décembre dernier à la tête de la Région Nord Pas-de-Calais-Picardie, devenue depuis Hauts de France, Xavier Bertrand avait promis de se consacrer pleinement à sa nouvelle fonction et d’abandonner, en conséquence, ses mandats de député de l’Aisne et de maire de Saint-Quentin. Ce qu’il a fait, respectant ainsi le discours qu’il avait martelé durant la campagne, période où il s’était posé en père la vertu, s’engageant à « changer les méthodes, les politiques et les comportements des élus ».
Ces deux démissions se sont soldées, dans le portefeuille de l’ancien ministre du Travail, par une baisse de revenus, passés de 12 000 euros au temps où il cumulait deux fauteuils au Palais-Bourbon et au sein de son conseil municipal, à 4 300 euros, soit le niveau de l’indemnité qu’il perçoit aujourd’hui au titre de président de Région. Depuis le mois de janvier, cette enveloppe, qu’il jugeait sans doute insuffisante, a été complétée par une seconde, celle qui lui est allouée dans le cadre de son mandat de président de la communauté d’agglomération de saint-Quentin, qu’il a conservé. En janvier dernier, cette assemblée locale avait voté, sous l’impulsion de Xavier Betrand, une nouvelle disposition qui affectait la totalité de cette indemnité, d’un montant 4 000 euros (2 400 nets), à son président (donc à lui-même), alors que l’ancienne règle prévoyait, selon La Voix du Nord, un partage équitable entre les 15 membres du bureau exécutif de la collectivité.
Accusé de déloyauté, notamment par ses adversaires du front National au conseil régional, Xavier Bertrand s’est défendu en précisant que son revenu cumulé le maintenait « 5% en –dessous du maximum » (soit 8 230 euros nets mensuels). Interrogé sur RTL, il a ajouté qu’il aurait pu « rester député jusqu’en 2017, et profiter ainsi de plus de 10 000 euros d’indemnités », grâce notamment au versement de l’IRFM (indemnité représentative de frais de mandat) qui lui rapportait 5 108 euros supplémentaires chaque mois.